Booba, La Fouine, Rohff : Gradur les a-t-il détrôné sur les réseaux sociaux ?

En seulement une année dans le game, Gradur s'est imposé comme une valeur sûre du rap français, en s'appuyant notamment sur une omniprésence sur les réseaux sociaux. De quoi rendre ringard la communication 2.0 de quelques poids lourds de l'industrie.
On souhaite bien du courage à Marine Le Pen si elle souhaite vraiment censurer Gradur, tant le MC cultive l'art du bavardage. Connecté à toute heure de la journée et de la nuit, le rappeur originaire de Roubaix est ce qu'on peut appeler un internaute compulsif, dans la mesure où il partage une quantité incroyable de messages que ce soit sur Instagram, Twitter ou Facebook. À se demander si cette omniprésence sur la toile n'est pas la cause principale du retard de la sortie de son premier album solo "L'Homme au Bob" dont le principal intéressé vient d'annoncer avec humour sur Twitter : "mdrrr mon album il sort fin d'année poto". On serait en passe de le croire, car comment imaginer que "Gradidur" ait encore le temps de bûcher sur ses sons alors qu'il inonde dans le même temps les réseaux sociaux de sa verve.
Cette attitude dénote tout de même d'une certaine fraicheur amenée par Gradur, capable de piquer Chief Keef, en lui lâchant "je t'ai payé cher sale bâtard" alors que ce dernier sera sur son prochain album. Loin des convenances et des codes habituels du milieu, le sheguey a toujours juré qu'il se cognait du buzz et des impératifs marketings, son seul but étant de faire son kiff entre potes. Ainsi, quand la plupart des MCs installés comme Rohff, Kaaris ou encore B2O utilisent les réseaux sociaux pour faire la promo de leurs marques respectives, Gradur lui ne vend rien, excepté des gros délires, notamment à travers ses dossiers du sheguey squaad sur Instagram où son entourage prend cher. Une communication pour le moins désintéressée qui participe à la popularité croissante du MC, qui loin de se prendre la tête, semble avoir assez de recul pour analyser son succès. D'où ses retweets fréquents de messages qui le descendent en flèche, comme pour prouver qu'il est au-dessus de tout cela. Qu'il se rassure, en attendant d'être "L'Homme au Bob", Gradur peut d'ores et déjà s'enorgueillir d'être "L'Homme des réseaux sociaux".