GTA V : Un enfant tue sa grand-mère après avoir fini le jeu, le billet d'humeur Buzz

Ce week-end les internautes ont été horrifiés en apprenant qu'un enfant avait tué sa grand-mère après avoir fini le jeu GTA V. Sur les réseaux sociaux, l'indignation était palpable, de nombreux commentaires faisaient bien évidemment allusion au problème de l'influence des jeux vidéo. Si la réaction était légitime, il est en revanche important de resituer le contexte de cet insupportable drame. Les jeux vidéo comme GTA V sont-ils les seuls responsables à blâmer dans ce genre d'affaires ? Dans le cas présent, il s'agit d'un enfant de huit ans (l'âge constitue un point essentiel dans cette tragédie) qui a froidement abattu sa grand-mère absorbée par son écran de télévision : "L’arme du crime appartenait à la grand-mère et les enquêteurs ne savent pas si elle était en sécurité ou facilement accessible." (24matins, le 27 août 2013). Autrement dit, l'enfant de huit ans aurait eu librement accès à : un jeu vidéo interdit au mineurs dans tous les pays du monde ainsi qu'à une arme à feu dont l'accès n'était visiblement pas très sécurisé. Vous avez là un cocktail explosif regroupant tous les pires éléments susceptibles de générer un désastre.
Comment ne pas s’empêcher de penser à Laure Manaudou qui nous expliquait aussi en mars que la tuerie de Toulouse était forcément "la faute aux jeux vidéo ?" Quid également de ces jeunes à la psychologie fragile qui perdent la boule après avoir passé plus de 20 heures d'affilées derrière un jeu (cf les dérapages violents en Corée du Sud et au Japon, ndlr), quel que soit son degré de violence. Encore une fois, certains diront que les lois ne protègent pas assez les enfants. Certes, mais ne faut-il pas également compter avant tout sur un encadrement quotidien ? Un rôle qui doit de toute évidence être tenu par les parents (pour ceux qui ont la chance d'en avoir) ou autres tuteurs légaux ? Si la responsabilité des éditeurs de jeux vidéo peut également être mise en cause dans ce genre d'affaire, il n'est pas non plus négligeable de rappeler qu'en Europe, le système d'évaluation des jeux vidéo (PEGI pour Pan European Game Information) n'a été mis en place qu'au cours de l'année 2003. Aux Etats-Unis, le système équivalent ESRB existe depuis 1994. Bien avant que cette mesure ne soit appliquée dans nos pays de l'UE, l'industrie vidéo ludique proposait déjà un grand nombre de jeux à caractères violents (Carmagedon et GTA premier du nom datent tous deux de la fin des années 90). Ces précisions n'ont pas empêché pour autant la machine médiatique (avide de contenu à fort potentiel émotionnel) de faire tout de suite le lien avec le refrain du "jeux vidéo violents, pour ou contre" ? En dépit de l'audience générée par cette question parfaitement adaptée à la polémique, aucun média ne semble prêt à donner des informations précises quant au background socio-culturel de cet enfant. Ainsi faudra-t-il se contenter d'un "D’après les proches de la victime, la grand-mère et l’enfant avaient des relations normales et pleines d’amour. Ils dormaient même dans la même chambre." (CNN). Qu'à cela ne tiennes, les jeux vidéo ont le dos large, le reste n'a que peu d'importance visiblement.